- BAVIÈRE
- BAVIÈREL’Allemagne, telle que nous la concevons aujourd’hui, est sortie du casque à pointe de Bismarck dans la galerie des Glaces à Versailles le 18 janvier 1871.La plaine de l’Europe centrale peuplée par les Allemands a connu, dès la fin de l’Empire carolingien et jusqu’à nos jours, une série de conquêtes, de remaniements, de guerres de religion enfin, qui en rendent l’histoire difficilement lisible aux yeux des Français qui ont toujours un hexagone présent à l’esprit, ou aux yeux des Anglais pour qui la question de frontières naturelles ne se pose que le long du mur d’Hadrien.Au milieu de cette nébuleuse, la Bavière, adossée aux Alpes, apparaît comme le seul État allemand dont la continuité ait été assurée, autour de la dynastie des Wittelsbach, autour de la religion catholique dont la Bavière a été le rempart au temps de la Réforme.Munich a joué, jusqu’à l’irruption des idées révolutionnaires, le rôle d’une grande capitale européenne, et son nom demeure associé au rayonnement de l’art baroque.Le déclin de la Bavière a peut-être commencé le jour où, pour être plus moderne que la Prusse, elle s’est, comme la Saxe, accommodée, du système napoléonien.La Bavière, qui avait toujours défendu son indépendance contre la vocation centralisatrice de la Prusse, n’en a pas moins été le berceau du nazisme, ce qui n’empêcha pas Hitler d’unifier le tout. Aujourd’hui, la Bavière est un Land (70 548 km2) au sein de la république fédérale, et cet adjectif garde toute sa valeur pour qui apprécie le génie particulariste des peuples allemands.1. Les originesSans remonter jusqu’à la province romaine de Rhétie, il faut chercher l’origine de la Bavière dans un duché plus ou moins dépendant du Regnum Francorum dès le milieu du VIe siècle, avant son incorporation au royaume par Charlemagne en 788. Lors du partage de 843, la Bavière est incluse dans le lot de Louis le Germanique, puis, à la mort de celui-ci (876), dans celui de son fils Carloman. Mais le dernier Carolingien duc de Bavière meurt en 911. Sous les dynasties ottonienne et salienne, la Bavière est l’un des quatre duchés du royaume de Germanie. Plusieurs maisons se succèdent dans sa capitale, Ratisbonne, jusqu’à ce que le duché passe, en 1070, aux mains de la puissante famille des Welf. Maître à la fois de la Saxe et de la Bavière, Henri le Lion entre en lutte contre Frédéric Barberousse. En 1180-1181, il est dépouillé de ses domaines bavarois que l’empereur attribue à l’un de ses fidèles, Otton de Wittelsbach.2. Les Wittelsbach, ducs de BavièreLes Wittelsbach, qui conserveront le trône de Bavière jusqu’en 1918, ont leur château familial non loin d’Augsbourg. En 1214, ils acquièrent également le Palatinat rhénan, mais en 1329 les deux branches – palatine à Heidelberg, bavaroise à Munich (capitale depuis 1255) – se séparent pour trois siècles et demi, jusqu’à l’extinction de la branche de Munich (1777). En simplifiant beaucoup, on peut considérer la Bavière médiévale comme limitée au sud par les Alpes et à l’ouest par le Lech, et dépassant assez largement l’Inn au sud-est et le Danube au nord, où l’Oberpfalz appartient toutefois à la branche palatine: c’est un État d’une certaine importance, qui donnera à l’Empire un souverain, d’ailleurs contesté, Louis de Bavière (1314-1347).La crise religieuse du XVIe siècle vaut à la Bavière l’un de ses traits les plus marquants: alors que l’Électeur palatin adhère au calvinisme, le duc de Bavière, Guillaume IV (1508-1550) reste, lui, fidèle au catholicisme. Sous Albert V (1550-1579) et Guillaume V (1579-1597), la Bavière, où les Jésuites exercent une influence prépondérante, devient un des bastions de la Contre-Réforme. Lorsqu’en 1609, pour répondre à l’Union évangélique créée l’année précédente, se constitue à Munich une Ligue catholique, c’est le duc de Bavière Maximilien Ier (1597-1651) qui en prend tout naturellement la direction.3. La dignité électoraleLa guerre de Trente Ans marque une étape majeure dans les progrès de l’État bavarois. Après son équipée malheureuse en Bohême, le Palatin Frédéric V se voit dépouillé par l’empereur Ferdinand II à la fois de la dignité électorale et de ses possessions territoriales, qui sont attribuées à Maximilien de Bavière (1623). Lors du règlement de 1648, le fils de Frédéric V recouvre le titre d’Électeur et le Palatinat rhénan, mais Maximilien conserve la dignité électorale et le Haut-Palatinat.La Bavière est devenue une puissance dont Habsbourg et Bourbons se disputent l’alliance. Ferdinand-Marie (1651-1679), Maximilien-Emmanuel (1679-1726), Charles-Albert (1726-1745) hésitent entre Versailles (le Grand Dauphin, fils de Louis XIV, épouse une princesse bavaroise) et Vienne, dont ils redoutent les convoitises (l’alliance française vaut à la Bavière de devenir théâtre d’opérations pendant les premières années de la guerre de Succession d’Espagne). Mais guerres et diplomatie n’épuisent pas la politique des Électeurs. Ils embellissent leur capitale, et Munich devient un des centres de l’art baroque: de leurs règnes datent les aménagements de la Résidence, l’église des Théatins et l’Asamkirche, le château de Nymphenburg et le Neues Schloss de Schleissheim.Charles-Albert se croit assez puissant pour ajouter à la dignité électorale celle d’empereur. Après la mort de Charles VI (1740), l’appui de la France lui permet de se faire élire en 1742 contre François de Lorraine, époux de Marie-Thérèse; pour la première fois depuis 1438, la couronne échappe aux Habsbourg. Succès éphémère: il meurt en 1745 et son fils Maximilien-Joseph renonce à se porter candidat.Ce dernier meurt sans héritier en 1777. D’après des arrangements familiaux, la Bavière revient à l’Électeur palatin Charles-Théodore, qui vient s’installer à Munich. La succession de Bavière faillit amener une guerre européenne, que l’action de la France et de la Russie parvint à éviter : au congrès de Teschen (1779), l’Autriche n’obtient qu’un petit territoire bavarois, l’Innviertel. Au moment où vont commencer les guerres de la Révolution, les possessions des Wittelsbach forment trois groupes: la Bavière, le Palatinat rhénan (auquel s’ajoute le duché de Deux-Ponts), les duchés de Berg et de Juliers de chaque côté du Rhin inférieur.Les guerres de la Révolution vont avoir pour l’avenir de la Bavière des conséquences d’une grande portée. Le pays redevient théâtre d’opérations en 1796 et en 1800; les traités de Campoformio et de Lunéville donnent à la République française les territoires bavarois situés sur la rive gauche du Rhin. Mais le nouvel Électeur (1799) Maximilien-Joseph profite des bouleversements que subit la carte politique de l’Europe: le recès de 1803 lui assure, par le jeu des sécularisations et des médiatisations, de notables accroissements de territoire. Une nouvelle guerre va bientôt lui apporter de nouveaux avantages. Liée à la France par un traité d’alliance (25 août 1805), la Bavière est envahie par les troupes autrichiennes dès le 11 septembre. Mais la défaite de l’Autriche et la nouvelle vague de médiatisations consécutive au traité de Presbourg valent à la Bavière, outre divers territoires en Allemagne, le Tyrol et le Vorarlberg. Surtout, dès le 1er janvier 1806, Max-Joseph prend le titre de roi, le nouveau royaume étant délié de toute vassalité à l’égard du Saint Empire.4. Le royaume de BavièreSix rois se succèdent de 1806 à 1918 : Max-Joseph (1806-1825), Louis Ier (1825-1848), Maximilien II (1848-1864), Louis II (1864-1886), au tragique destin, Othon (1886-1913), roi nominal (du fait de sa folie), sous la régence de son oncle Luitpold (mort en 1912) puis de son cousin Louis, le futur Louis III (1913-1918), dernier souverain de Bavière. Cent douze années, pendant lesquelles l’évolution de la Bavière se poursuit à l’intérieur des cadres qui seront ceux de l’espace et du peuple allemands.La Bavière dans la Confédération du Rhin (1806-1813)Le nouveau royaume devient la pièce maîtresse de l’Allemagne napoléonienne. Il s’agrandit en 1810 de Salzbourg et de Berchtesgaden, de Ratisbonne et de Bayreuth. À l’alliance politique s’ajoutent des liens familiaux, par le mariage d’Eugène de Beauharnais avec la princesse Augusta, fille de Max-Joseph. Sous l’impulsion du ministre Montgelas, qui applique les méthodes du despotisme éclairé, la Bavière devient un État moderne, à l’administration centralisée, cependant que le général de Wrede s’applique à la doter d’une solide armée. À l’apogée du régime napoléonien, la Bavière apparaît comme un pays d’avenir, destiné à jouer dans le sud de l’Allemagne le rôle qu’avait assumé la Prusse au nord.Mais, dans l’été de 1813, des tractations avec l’Autriche aboutissent au traité de Ried (8 oct. 1813), par lequel la Bavière se retire de la Confédération du Rhin et joint ses forces à celles des Alliés, moyennant la garantie de son indépendance et de son intégrité territoriale ou, du moins, d’un territoire d’une étendue comparable.La Bavière dans la Confédération germanique (1815-1866)Plus petit que la Bavière napoléonienne (l’attribution du Palatinat rhénan, séparé du reste du royaume, ne compense pas la rétrocession à l’Autriche de Salzbourg, du Tyrol et du Vorarlberg), l’État qui signe l’acte fédéral de 1815 n’en est pas moins, après l’Autriche et la Prusse, le plus étendu (75 000 km2) et le plus peuplé (3,5 millions d’habitants) du Bund. Aussi le voit-on prendre la tête des «États moyens» qui cherchent à se ménager une place entre les deux puissances hégémoniques d’une part, la poussière des petits États d’autre part. De cet État libéral (par la Constitution de 1818), la capitale Munich devient, sous l’impulsion de Louis Ier, une ville d’art où les architectes Klenze et Gaertner multiplient les édifices de style néo-grec. Pays d’économie surtout agricole, la Bavière profite de l’adhésion au Zollverein (traités de 1829 et 1833); elle voit se construire le premier chemin de fer allemand, joignant Furth à Nuremberg en 1835.La crise révolutionnaire n’épargne pas plus la Bavière que les autres États allemands : abdication de Louis Ier en 1848 (pour des raisons qui tiennent moins à la politique qu’à la vie privée du souverain), insurrection du Palatinat en mai 1849, écrasée par les troupes prussiennes. En 1849-1850, la Bavière, avec les autres États moyens, rejette le plan prussien d’une Allemagne dont serait exclue l’Autriche, et se range aux côtés de celle-ci. Pourtant, une fois restaurée la Confédération telle qu’elle était avant la Révolution (1851), la Bavière – dont la politique est dirigée par le ministre von der Pfordten – se satisfait de la rivalité austro-prussienne, l’équilibre qui en résulte semblant garantir l’indépendance des États moyens. Et, comme elle a refusé en 1850 de construire une Allemagne sans l’Autriche, elle refuse en 1863 d’appliquer sans la Prusse le plan autrichien de réforme du Bund adopté par la conférence de Francfort.Mais lorsque la tension entre les deux grandes puissances allemandes s’accroît au printemps de 1866, c’est aux côtés de l’Autriche que la Bavière se range. Le 14 juin, elle vote l’exécution fédérale contre la Prusse. Battues à Kissingen le 4 juillet, ses troupes résistent encore le 26 juillet, deux jours avant la signature d’un armistice. Bismarck ménage la Bavière, ne lui impose que des cessions de territoires minimes, et conclut avec elle un traité d’alliance secret (22 août 1866).La Bavière indépendante (1866-1870)Par crainte d’un conflit avec la France, Bismarck a dû renoncer à inclure dans la nouvelle Confédération les quatre États au sud du Main, dont la Bavière. Celle-ci fait toujours partie du Zollverein, réorganisé le 8 juillet 1867, et il est précisé qu’elle sera spécialement consultée pour les traités de commerce avec l’Autriche. Le nouveau ministre, prince Chlodwig von Hohenlohe, tout en estimant inévitable le rattachement de la Bavière au reste de l’Allemagne, cherche à obtenir pour le royaume la plus large autonomie possible. Hohenlohe doit compter avec l’opinion bavaroise, de plus en plus hostile à la Prusse. Après les élections du 25 novembre 1869, il démissionne (15 févr. 1870) et cède la place au comte de Bray (8 mars): tout indique que le traité d’alliance avec la Prusse, qui vient à expiration au mois d’août, ne sera pas renouvelé. Cette situation incite Bismarck à hâter la guerre dont il a besoin pour parachever l’unité allemande. La France faisant figure d’agresseur, le traité est appliqué et le Landtag de Bavière vote les crédits pour la mobilisation le 18 juillet.La Bavière dans le IIe Reich (1870-1918)La victoire militaire sur la France rendait inévitable l’entrée des quatre États du Sud dans la Confédération. Par le traité du 23 novembre 1870, la Bavière se fit garantir un certain nombre de «droits réservés» (Sonderrechte ): administrations particulières pour les chemins de fer, les postes, la monnaie; armée autonome en temps de paix, droit de représentation diplomatique active et passive, vice-présidence du Bundesrat, tous droits qui seront reconnus par la Constitution du 16 avril 1871. Il fut plus difficile d’obtenir du roi Louis II qu’il offre au roi de Prusse la couronne impériale. Il se résigna pourtant, le 30 novembre, à signer le modèle de lettre (Kaiserbrief ) que lui avait envoyé Bismarck. Il refusa toutefois d’assister en personne à la cérémonie du 18 janvier 1871 à Versailles et y délégua son frère Othon.La Bavière est devenue l’un des vingt-cinq États du Reich bismarckien – le plus important après la Prusse. Ses droits, auxquels tient beaucoup le particularisme bavarois et catholique, sont respectés et le royaume vit, surtout pendant la régence du prince Luitpold (1886-1912), une période brillante. Le pays participe au mouvement d’industrialisation qui anime toute l’Allemagne: métallurgie de transformation à Nuremberg et à Augsbourg (avec la firme M.A.N.), industrie chimique à Ludwigshafen (où la Badische Anilin und Soda Fabrik a été fondée dès 1865), fabrications variées à Munich, Wurtzbourg, Bamberg, utilisation de la houille blanche fournie par les torrents alpestres. Les progrès de l’urbanisation se font sentir en Bavière comme ailleurs: entre 1880 et 1910, Nuremberg passe de 100 000 à 300 000 habitants, Munich de 250 000 à 607 000. La capitale connaît un rayonnement intellectuel et artistique qu’atteste le nombre des écrivains, des peintres et des musiciens venant s’y fixer.5. L’État de BavièreLe 7 novembre 1918, le roi Louis III est chassé par la révolution qui a éclaté à Munich. Les mois qui suivent sont troublés: gouvernement du socialiste indépendant Kurt Eisner, assassiné le 21 février 1919, auquel succède le social-démocrate Hoffmann; «République des conseils», proclamée en avril par des communistes bavarois, bientôt débordés par des Russes; reconquête de Munich par les troupes bavaroises, mais aussi wurtembergeoises et prussiennes, auxquelles a dû faire appel Hoffmann, réfugié à Bamberg (1er et 2 mai). Mais, dans le cadre de la république de Weimar, la Bavière – l’un de ses dix-sept Länder – a perdu beaucoup de son autonomie. Elle a conservé le Palatinat (occupé de 1918 à 1930 par les Français) et acquis Cobourg (1920), mais elle a dû renoncer à la plupart des Sonderrechte. Sous le régime de la Constitution du 12 août 1919, elle possède un Landtag (où dominent les catholiques) et un ministère (dirigé par des personnalités modérées: Kahr, Lerchenfeld, Knilling, Held). Mais le particularisme bavarois, s’il survit sous la forme d’un attachement réel à la personne du prince Ruprecht, fils du dernier roi, ne représente plus une force politique. Bien plus, c’est en Bavière que naît le mouvement qui achèvera l’unité allemande en créant un Reich unitaire et centralisé.Les origines du national-socialisme sont en effet étroitement liées à l’histoire du Munich d’après guerre, depuis la fondation du Parti ouvrier allemand par Anton Drexler (5 janv. 1919) jusqu’à l’échec du putsch tenté, les 8 et 9 novembre 1923, par Adolf Hitler et le général Ludendorff. Le nazisme est, à l’origine, un phénomène essentiellement bavarois, et il ne l’oubliera jamais: c’est la Bavière qui abritera à la fois la «ville du mouvement» (Munich), la «ville des congrès» (Nuremberg) et la résidence préférée du Führer (Berchtesgaden).Pourtant, dès l’avènement du IIIe Reich, la Bavière perd ce qui lui restait d’autonomie. Le général von Epp est nommé Reichskommissar le 9 mars 1933, Reichsstatthalter le 10 avril, avec pouvoir de nommer un nouveau gouvernement indépendant du Landtag: celui-ci, réuni de plus en plus rarement, est supprimé le 30 janvier 1934, avec ceux de tous les Länder qui perdent leurs droits souverains au profit du gouvernement du Reich.En 1945, la Bavière est conquise par les troupes américaines: Nuremberg tombe le 20 avril, Munich le 29, cependant que la division Leclerc entre à Berchtesgaden le 4 mai. Lors de la délimitation des zones d’occupation, la Bavière est comprise dans la zone américaine, à l’exception du Palatinat et du port de Lindau, sur le lac de Constance, rattachés à la zone française. Les Américains reconstituent un gouvernement bavarois et font élire, le 30 juin 1946, une Assemblée constituante. Le texte voté par elle le 18 octobre, et approuvé par référendum, devient la Constitution du 2 décembre 1946. Elle partage le pouvoir entre un Landtag, un Sénat consultatif (trait original parmi les autres constitutions allemandes) et un gouvernement «d’État». La nouvelle Bavière participe, en 1948-1949, aux travaux du Conseil parlementaire de Bonn, où elle s’efforce de faire prévaloir les thèses fédéralistes. Le Landtag bavarois repousse (20 mai 1949) le projet de Constitution fédérale, mais s’y rallie néanmoins après son acceptation par la majorité des autres Länder. La Bavière est aujourd’hui l’un des seize Länder de l’Allemagne réunifiée. Mais le Palatinat, réuni au sud de la Rhénanie, forme, avec Mayence pour capitale, le Land de Rheinland-Pfalz.Bavière(en all. Bayern) Land du S.-E. de l'All. et région de la C.E.; 70 547 km²; 11 026 490 hab.; cap. Munich. Limitée au S. par les Préalpes calcaires et au N.-E. par des massifs anciens, la Bavière est traversée d'O. en E. par le Danube. L'agriculture est diversifiée, le patrimoine naturel et culturel attire le tourisme, l'industrie est dynamique.— Occupée par les Celtes, puis par les Romains, la rég. subit les invasions barbares; elle fit partie (788) de l'état carolingien. Royaume, devenu en 911 un duché, qui appartint aux guelfes de 1070 à 1180, la Bavière passa aux Wittelsbach (1180-1918). Allié à Napoléon Ier, Maximilien IV reçut le titre de roi de Bavière (1806) et agrandit son état, qui entra en 1871 dans l'Empire allemand, contre le désir de Louis II, dont les constructions ont marqué le pays. Après 1919, la Bavière vit naître le nazisme.⇒BAVIÈRE, subst. fém.ART MILIT. ,,Garniture ou mentonnière matelassée d'un casque fermé`` (Ac. Compl. 1842) et qui en usage du XIVe au XVIe siècle protégeait le cou et le menton et servait d'arrêt à la visière rabattue. Synon. mentonnière (LITTRÉ, GUÉRIN 1892); synon. anc. bavette (LITTRÉ, GUÉRIN 1892) :• OTBERT. — Tirant son épée...Hatto, je te défie, à pied, sur la pelouseAuprès de la Wisper, à trois milles d'ici,À toute arme, en champ clos, sans délai, sans merci,Sans quartier, réservés d'armet et de bavière...HUGO, Les Burgraves, 1843, p. 80.Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1. Début XIVe s. bavere « bavette » (G. DE BIBLESWORTH, Traité, éd. Th. Wright, 143, dans T.-L. : Festes l'enfaunt une bavere) — 1611, COTGR. (bavière); 2. ca 1335 « pièce d'armure protégeant le cou et le menton » (Restor du Paon, ms. Rouen, f° 110 v° dans GDF. : Fiert un persant sous hiaume par jouxte la visiere Si grant cop qu'il li fauce et perce sa baviere). Dér. du rad. de baver étymol. 1; suff. -ière.
BBG. — LEW. 1960, p. 141.
Encyclopédie Universelle. 2012.